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C’est dans un cadre verdoyant, isolée à l’ombre des pins, que se cache la petite chapelle. Lieu de culte, de dévotions et de pèlerinages, elle a bien sûr sa légende. De temps immémorial, il existait dans les landes de Croix Gente une chapelle dédiée à Notre-Dame des Sept Douleurs. On attribue sa construction à un père désolé qui, ayant perdu son enfant, fit le vœu d’élever un sanctuaire à l’endroit où il le retrouverait. Il retrouva son enfant et tint sa promesse. Comme beaucoup d’autres monuments de la région elle fut saccagée à l’époque des guerres de religion. Les habitants de Vallet, trop pauvres, ne purent s’imposer de sacrifices pour la réédifier ; néanmoins, trop reconnaissants pour l’oublier, ils laissèrent la statue au milieu des ruines et continuèrent, chaque année, le jour de la saint Marc, à se rendre processionnellement à Croix Gente pour vénérer Notre-Dame de Pitié.
Plus tard, dit la légende, peut-être à la Révolution, la statue fut brisée et jetée dans un buisson. Le curé de Montendre alla la chercher deux fois, mais deux fois, elle y revint. Le curé de Vallet alla la chercher à son tour, l’amena dans son église, et elle y resta. Ce fut l’abbé Maud, vicaire à Vallet, qui la restaura vers 1860.
Les pierres de l’ancienne chapelle disparurent une à une pour servir à la construction de maisons ou à l’entretien des chemins. L’abbé Lepetit, curé de Sousmoulins, et son vicaire, l’abbé Maud, furent les promoteurs de la nouvelle chapelle. Elle fut construite à quelques mètres de l’emplacement de la précédente. La première pierre fut posée le 2 février 1862, et l’édifice terminé deux mois plus tard. La chapelle de Croix Gente était réputée pour ses miracles, les fidèles y venaient pour réclamer la pluie ou le soleil ou implorer des guérisons
L’inauguration solennelle eut lieu le 15 avril 1862 en présence de Monseigneur l’Evêque de la Rochelle. Ce fut l’occasion de ramener la statue de N-D de Pitié dans la nouvelle chapelle. Le clocher fut béni le 28 septembre 1862, et le 24 septembre 1864, on érigea une croix en pierre devant la chapelle. Deux pèlerinages annuels furent prévus : l’un le lundi de Pentecôte, l’autre pour la Nativité de la Vierge, le 8 septembre. Ils attirèrent rapidement de nombreux fidèles, surtout celui du lundi de Pentecôte.
Entre les deux guerres, d’abord, puis après 1945, avec les automobiles et les cars, les pèlerins vinrent de plus en plus nombreux, et de plus en plus loin. Pour beaucoup, c’était une destination de promenade. Des marchands de toute sorte profitaient de cette aubaine, constituant parallèlement aux cérémonies religieuses, une véritable foire, très bruyante.
Vers 1930, pour faire face à la grande affluence et abriter les fidèles par mauvais temps, un sanctuaire plus vaste fut envisagé. Financé par des dons, sa réalisation fut fort longue.
A proximité de la chapelle, un bâtiment servant de couvent a abrité longtemps des religieuses de la Congrégation des Filles de Ste Marie de la Providence de Saintes, puis pendant une quinzaine d’années, des frères Capucins.