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Montendrais et Hauts-Saintongeais étaient venus en famille rendre hommage à tous ces fils et filles de villages et de villes de France qui périrent au nom de nos trois couleurs, au nom de trois mots : Liberté, Egalité, Fraternité. Montendrais et Hauts-Saintongeais étaient venus en famille rendre hommage à tous ces fils et filles de villages et de villes de France qui périrent au nom de nos trois couleurs, au nom de trois mots : Liberté, Egalité, Fraternité.

Dimanche 15 novembre, à l'occasion des cérémonies organisées pour commémorer l'Armistice de 1918 (toujours organisée en décalé, pour caue de grande foire le 11 novembre), la population s'est rassemblée autour du Monument aux Morts afin de se recueillir et de rendre hommage aux victimes des attentats de vendredi 13 novembre.

En préambule de ce rassemblement, le sénateur-maire de Montendre a prononcé le discours suivant : 

"Chers Collègues élus,

Mesdames, Messieurs,

Chaque année nous commémorons, à une date proche du 11 novembre, la signature de l’armistice de la grande guerre.

Au-delà de cette signature symbolique, qui mit un terme à une guerre meurtrière à l’extrême, nous sommes ici réunis pour rendre hommage à tous ces fils et filles de villages et de villes de France qui périrent au nom de nos trois couleurs, au nom de trois mots : Liberté, Egalité, Fraternité.

Dans cette guerre comme dans d’autres, aussi horribles soient-elles, les adversaires, les ennemis se font face… s’affrontent… s’entretuent…

Chaque camp est armé, chaque camp se défend.

Vendredi soir, des individus sans nom et sans visage, porteurs d’armes de guerre, n’ayant aucun courage et d’une lâcheté innommable, ont, par leurs actes de guerre, massacré nos compatriotes sans une once d’émotion.

Bras armés d’une nébuleuse idéologique, ils ont déclaré la guerre à la France, ils ont déclaré la guerre aux Français.

Guerre idéologique et non pas guerre religieuse comme les esprits simples voudraient nous le faire accepter pour mieux désigner un ennemi facile à identifier.

Vendredi soir, notre jeunesse, fauchée par cette immonde idéologie, était de toutes les religions, de toutes les ethnies.

Elle était de confession catholique, musulmane, protestante, juive ou tout simplement sans confession particulière, mais elle vivait ensemble, se respectait, s’appréciait. Elle était à mille lieues de penser que dans ce pays, la France, on viendrait l’assassiner au nom d’une idéologie dont les marques constantes sont la lâcheté et la barbarie.

Cette idéologie, portée par la nébuleuse DAESH, est un néant intellectuel.

Partout où elle se déploie, elle s’en prend à la connaissance.

Elle ne supporte pas les mots liberté, égalité, laïcité ou fraternité.

Elle jette son voile noir sur le savoir, sur le progrès, sur l’esprit de Voltaire qui caractérise si bien la culture française où la liberté d’expression peut être mâtinée de satire et de caricature.

Elle veut nous enfermer dans des concepts simplistes pour créer de nouveaux activistes qui, sous prétexte de nous protéger, nous enfermeront davantage et nous livreront, malgré nous, à faciliter notre destruction.

Elle échouera… Elle échouera mais après combien de peines, de douleurs, de pertes irréparables !

Face à cette lâcheté barbare, mais réfléchie, utilisée comme arme de guerre, il n’est pas question de capituler.

Le combat contre l’obscurantisme se mène bien sûr hors de nos frontières, dans la lutte contre DAESH, Boko Haram et autres organisations funestes du même type.

Mais il se joue également chez nous, par la réaffirmation des principes de la République sans lesquels il n’est pas de communauté nationale qui tienne.

Il faut réaffirmer le principe de laïcité, valeur à la fois fondatrice et singulière de l’identité française, contre laquelle cette mouvance idéologique mène une croisade et face à laquelle nous avons trop souvent reculé.

Il ne faut rien céder sur la laïcité : elle est un principe non négociable.

DAESH et ses kamikazes ont semé la terreur et attendent maintenant que nous désignions notre ennemi, que nous nous tournions contre les musulmans comme responsables des maux de notre société.

Ils veulent rallumer les guerres fratricides, faire éclater l’unité nationale basée sur le principe de liberté d’expression et de liberté absolue de conscience.

Déjà, quelques «mauvais leaders» d’opinion proposent des solutions dangereuses pour notre unité et notre liberté, comme celle d’interner dans des camps tel ou tel individu… A les écouter, certains d’entre nous pourraient bien se retrouver un jour derrière les mêmes barbelés.

Notre force, nous la tenons de notre unité nationale, du respect que nous avons de la vie. Notre devoir de citoyen français nous dicte de rester unis pour mener un seul et même combat contre le fanatisme et l’obscurantisme.

Nous sommes profondément attachés aux valeurs républicaines dont nous sommes les héritiers et nous savons nous en rappeler, tout particulièrement aujourd’hui devant ce monument aux morts de Montendre.

L’unité nationale, autour de ce socle commun, quelles que soient nos opinions, sera notre bouclier pour nous protéger de la barbarie.

Notre ennemi à tous c’est DAESH et nous ne pourrons le vaincre que dans l’unité. C’est le moins que la France doit à ses nouveaux martyrs du 13 novembre."

 

 

 

 

 

 

La jeunesse mobilisée autour de cet hommage